« Cela m’a permis d’apprendre le métier « de l’intérieur » »

« Ostinato m’a formée au métier de musicienne »

Ostinato m’a permis de m’essayer à différents répertoires dans un temps assez court. Faire de l’orchestre symphonique en conservatoire en tant qu’instrumentiste à vent est assez compliqué, car nous sommes très nombreux et les places sont rares. Cela nous laisse assez peu l’occasion de voir différents styles ou de s’essayer à plusieurs postes. Ostinato a été pour moi un bon moyen de tester le rôle de clarinette solo, de seconde clarinette, mais aussi de petite clarinette et de clarinette basse, dans un temps assez court (donc avec une efficacité proche de celle du monde professionnel) mais avec la tolérance et l’encadrement d’un orchestre de formation. J’ai trouvé la présence d’un musicien pour nous encadrer au sein du pupitre inspirante, car cela m’a permis d’apprendre le métier  » de l’intérieur  » et par le biais de quelqu’un de passionné, et pas seulement par les conseils d’un chef.
Le concours Rosenthal fut une bonne occasion, pour mon quatuor et moi, d’expérimenter le format de spectacle et de sortir des formes de concert classiques, en travaillant avec une comédienne professionnelle, et de tester tout cela devant un public. Malou Mourot, clarinettiste de l’Orchestre Ostinato en 3ème année

L’Orchestre Ostinato a été un élément essentiel dans ma professionnalisation au métier de musicienne d’orchestre. Lors des études en conservatoire, il y a beaucoup de répétitions étalées dans le temps pour préparer un concert. A Ostinato les plannings de répétitions sont similaires à ceux des orchestres professionnels. Il faut aussi savoir que lorsqu’on passe les concours, les orchestres attendent des musiciens qu’ils soient déjà formés au métier de l’orchestre. Ostinato a été en avance sur les conservatoires qui ne proposent que depuis très peu de temps des formations de ce genre. J’ai également pu bénéficier des conseils de responsables pédagogiques prestigieux qui m’ont aidée lors de masterclass à travailler en fonction des attentes d’un jury d’orchestre. Le fait d’être rémunérée est aussi singulier, très peu de formations au métier d’orchestre rémunèrent les jeunes. Cela m’a permis de financer en partie mon instrument. En résumé, Ostinato m’a formée au métier de musicienne d’orchestre, m’a aidée à financer mes études et mon instrument, m’a donné des contacts professionnels et de l’expérience. Clara Lefèvre-Perriot, altiste à l’Orchestre Philharmonique de Radio France

Portrait d’Astrig Siranossian

Astrig Siranossian, violoncelliste, témoigne de son attachement à Ostinato

« Toujours servir la musique et ne jamais s’en servir »

Si vous deviez décrire en quelques mots votre expérience de concert avec les musiciens d’Ostinato….

J’ai constaté qu’il y a au sein de l’Orchestre Ostinato avec lequel j’ai joué le Concerto de Saint-Saëns, beaucoup de partage et de bienveillance. L’ambiance est très bonne. Les musiciens font part d’une grande ouverture d’esprit, et beaucoup de curiosité. Ce fut un grand moment de partage, agréable, très humain.

Si vous deviez expliquer en quoi il est différent de jouer avec un orchestre de jeunes professionnels?

Il y a beaucoup de passion qui se ressent dans les orchestres de jeunes, une envie d’apprendre, une curiosité et beaucoup de camaraderie dans le jeu. C’est peut être quelque chose qui se perd quand on devient trop professionnel. Par ailleurs, lorsqu’on joue avec des orchestres professionnels, on travaille sur une base de travail qui a déjà été développée par ces musiciens. Or, avec un orchestre de jeunes il est très intéressant de pouvoir créer, on part sur une matière humaine, musicale et brute. On ressent peut être plus une joie de jouer, une joie de la musique.

Si vous deviez rejouer avec Ostinato, quelle oeuvre choisiriez-vous?

Je pense que je laisserais le choix à l’orchestre, que l’oeuvre soit utile pour eux, qu’elle  puisse les former. Les concertos pour violoncelle ne sont pas facile à accompagner, c’est donc un bon exercice pour eux. Mais si je devais choisir, je penserais à un concerto classique comme Haydn, car l’orchestre a une place importante dans ce type d’oeuvre, il n’est pas seulement un accompagnant.

Vous menez principalement une carrière de soliste mais êtes également violoncelle solo au West-Eastern Divan Orchestra, quel conseil donneriez-vous à un futur musicien d’orchestre professionnel?

Je lui dirai de ne jamais oublier pourquoi il fait de la musique, de ne pas percevoir son métier comme une routine. De plus, il est important de conserver une certaine rigueur car les concours d’orchestre sont très difficiles, il faut trouver une balance entre la technique et la musicalité. Il faut toujours servir la musique et ne jamais s’en servir. Astrig Siranossian http://www.astrigsiranossian.com/fr/

« Porter la musique à tout le monde »

Sur les traces de sa sœur aînée, pianiste (et altiste à l’Orchestre Atelier Ostinato), Lydie débute le violon au conservatoire. La musique devient vite une affaire de famille dans cette fratrie de 8 enfants. A mesure qu’elle progresse, la formation en conservatoire devient ennuyeuse pour Lydie qui aspire à intégrer un orchestre : « J’adore jouer pour les gens, leur partager ce que je ressens, c’est très important ». Lydie passe donc les auditions de l’Orchestre Atelier Ostinato et intègre la formation. Elle apprécie alors cette expérience d’orchestre exigeante, où il est cependant fait confiance aux jeunes musiciens et où on leur donne les valeurs et la formation nécessaires pour passer les grands concours d’orchestre. « L’atout d’Ostinato est de nous permettre d’acquérir l’automatisme de nous ajuster aux directions d’orchestre différentes selon les chefs d’orchestre invités tout au long de l’année. Cela nous donne l’occasion de monter très vite les programmes, de nous adapter aux œuvres différentes ». Que pense-t-elle de jouer devant des personnes isolées et seules ? Le visage de Lydie s’éclaire : « C’est une très bonne idée, car tout le monde ne peut pas assister à des concerts, c’est important humainement que les gens aient cette possibilité, je pratique ce partage avec ma famille ». Lydie, violoniste, 22 ans